Nous vivons une période exceptionnelle. Inédite. Difficile voire violente. Notre capacité d’adaptation est donc très sollicitée. Dans ce contexte, il est tout à fait normal de se sentir un peu sonné, comme « sous le choc ». Que faire ? Comment réagir ? Comment retrouver des repères dans une situation qui, par définition, n’en a pas ?

Conseil #1 : Les infos

Comme dans toutes les périodes de crise, nous avons besoin d’informations. D’informations légales (quels changements sur les attestations de sortie ? quelles sont les dernières avancées ? Quelles sont les dernières déclarations ?). Les médias (tv, radio, presse papier et internet) ont ajusté leurs programmes autour de l’évènement. Nous ne manquons pas d’informations générale.

Mais nous manquons de certitudes. Et la surenchère et la rapidité des informations disponibles combinée à l’insécurité générée par cette absence de certitudes peut entraîner une frustration très forte. Nous pouvons donc être tentés de chercher à être encore plus informés et par là essayer de retrouver la maîtrise de notre environnement. Malheureusement, c’est une quête illusoire qui ne conduit qu’à plus d’insatisfaction. Personne à ce stade, ne maîtrise les aboutissants de cette crise, que ce soit au niveau sanitaire ou au niveau économique, à un niveau personnel ou global. Et la situation peut malheureusement se prolonger.

LA SEULE CHOSE À FAIRE

Lâcher prise pour retrouver la sérénité s’avère nécessaire pour arriver à continuer à avancer. Lâcher prise sur ce qui a été et qui n’est plus, sur ce qu’on ne peut pas changer est nécessaire pour avoir les ressources disponibles pour nous concentrer sur ce qui est possible. Prendre le temps de digérer. Et puis laisser aller. Faire place à l’avenir. S’informer à des volumes normaux. Plus le soir, si vous dormez mal, se ménager des plages de temps à part, en ne faisant rien ou au contraire en se concentrant sur une activité.

Que faire quand on a n’a plus rien à faire ?

Encore une fois c’est l’injonction qui nous cloue au sol. Vous ne DEVEZ PAS sortir mais vous DEVEZ faire du sport. Vous DEVEZ mettre ce temps à profit mais vous ne POUVEZ rien faire. Vous DEVEZ avoir votre attestation, du gel hydroalcoolique, vous occuper des repas, de l’école, rester patient, etc. La succession de choses à faire, s’est bien souvent multipliée et si ce n’est pas le cas, a changée. Et c’est insupportable ! Beaucoup « serrent les dents ». Et puis finalement s’habituent.

Conseil #2 : le champs des possibles

Si effectivement on ne peut pas se réjouir de la situation, on peut au moins l’envisager sous l’angle des possibles plutôt que de l’impossible. J’en ai vu beaucoup se jeter sur leur produits ménagers ou leur caisse à outils, pour combler ce temps tout à coup disponible, toujours pour retrouver ce sentiment de maîtrise illusoire. Mais puisque nous avons le temps, pourquoi ne pas le prendre ? Pourquoi ne pas réfléchir, lister tout ce que nous pourrions faire et choisir en conscience telle ou telle chose ou au contraire de ne rien faire ? Pourquoi ne pas réfléchir à de nouvelle façon de faire ce que nous ne pouvons plus faire normalement (comme cette personne qui a réalisé un marathon sur son balcon). Il y a fort à parier que votre humeur est en dent de scie. Pourquoi ne pas la suivre puisque vous le pouvez. Peut-être avez-vous peur de ne pas pouvoir « reprendre » ? C’est pourtant ce qu’on fait après chaque période de vacances. Vous ne savez plus quoi faire ? Il est possible d’apprendre en ligne pratiquement tout ! Rappelez toutes vos connaissances ou perfectionner votre jeu de guitare, devenez un chef ou faites du sport ! Et surtout rêvez !

Conseil #3 : en conscience

Alors si vous avez envie de passer votre journée en pyjama, profitez-en bien, sans culpabilité ! Si au contraire vous avez furieusement envie de repeindre votre chambre, et de camper dans le salon pendant 3 jours, pourquoi pas ! Revoir tout « Le seigneur des anneaux » ou travailler sur ce projet qui vous plaît nuit et jour, allez-y ! Ne pas profiter des 1h00 de balade par jour et ne faire que des apéros zoom, bonne idée (alcool avec modération) ! Procrastiner pendant 15 jours ou prendre de l’avance et préparer le futur tout est possible. Du moment que c’est votre choix, en conscience. Le meilleur choix est celui qui vous fait du bien. Et le mieux dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas forcément besoin de choisir : se mettre sur son 31 le lundi et travailler en caleçon le mardi, ce n’est pas incompatible. Amusez-vous. Libérez-vous.

Conseil #4 : pour les familles avec enfants

Les enfants ont besoin de repères stables pour grandir. La situation est aussi difficile pour eux, qui bien qu’ils s’adaptent très vite n’en subissent pas moins les conséquences (perte de lien social, désorganisation, manque d’activité physique, de soleil, etc.). En tant que parent, il vous appartient de les préserver. On ne rappellera jamais assez l’importance d’expliquer.

Ce qu’est le coronavirus, normalement à ce stade, ils le savent, mais ce n’est pas une raison pour arrêter d’en parler avec eux. Il y a beaucoup de vidéos et d’infographies qui expliquent les gestes barrières, ce qu’est le coronavirus, etc. Ça ne remplace pas l’échange que vous pourrez avoir avec eux. Comme vous ils sont surexposés à l’information (et aux écrans !) et sujet au stress. C’est le bon moment de parler de ses sentiments et des vôtres, l’objectif étant également pédagogique car connaître et gérer ses émotions c’est un apprentissage tout comme lâcher prise.

Et vous êtes leur (seul) modèle (actuellement). Mettez en place de nouveaux rituels : la situation est exceptionnelle, pas besoin de chercher à la rendre normale à tout prix. (Bien sûr on préserve les heures de coucher, plages horaires et qualité des repas et l’activité physique). C’est une occasion unique pour apprendre à vos enfants quand être dans le contrôle et quand se relâcher. Faites-le vous-même, ils vous suivront.